Qui était Emile Bernheim?

Quelques hommes ont façonné le vingtième siècle. Emile Bernheim fut de ceux-là. Entrepreneur audacieux, gestionnaire rigoureux, humaniste et européen fervent, Emile Bernheim est un de ces chefs d’entreprise visionnaires, convaincu de sa responsabilité sociétale. «L’accroissement des ventes et des profits sont nos moyens, disait-il déjà dans les années trente. Une existence meilleure partout dans le monde est et doit être notre fin.» Son message reste plus que jamais d’actualité.

Un entrepreneur visionnaire

Né en 1886, Emile Bernheim reprend au début des années 20 les rênes de l’Innovation, l’un des premiers « grands magasins » belges fondée par sa famille en 1897. Ce jeune entrepreneur étudie à l’étranger les évolutions de la distribution et va faire de l’Innovation l’un des fleurons de l’économie belge.

Une volonté d’innovation

Emile Bernheim veut encourager l’innovation, en particulier dans l’enseignement des affaires : il crée ainsi, dans les années 50, le Centre Emile Bernheim pour l’étude des affaires, attaché à l’Université libre de Bruxelles. Il se distingue également très tôt par sa vision sociale de l’entreprise qu’il n’hésite pas à mettre en œuvre au sein de l’Innovation.

Un humaniste éclairé

Mais Emile Bernheim ne se contente pas du succès en affaires. Artisan de la paix et ardent défenseur de la construction européenne, il lance des Prix Emile Bernheim pour récompenser des études originales sur ce thème et participe activement au lancement des premières Journées européennes pour la Paix.

Un esprit d'ouverture

Préoccupé par les risques d’une société technique trop cloisonnée, Emile Bernheim n’a de cesse d’encourager l’art, la culture et l’interdisciplinarité, surtout auprès des jeunes. En 1963, il créé la Fondation belge de la Vocation, à l’instar de celle créée en France par Marcel Bleustein-Blanchet. Il publie des articles, parraine des œuvres et des fondations et prend part activement à l’organisation d’un prix littéraire qui porte son nom..

Une source d’inspiration

Lorsqu’il meurt, en 1985, sans descendance directe, il lègue à la Fondation Emile Bernheim le soin de poursuivre ses activités de mécénat :

«Les biens acquis, explique-t-il dans son testament, constituent davantage, à mes yeux, un prêt fait par la société à l’individu qu’une propriété qui lui est reconnue de manière intangible et définitive. Il est donc légitime qu’à son décès, tout ou partie de ses biens fasse retour à la communauté ou soit mise à son service.»